Il est trop gentil.
Et voilà que l’adjectif ne se défait plus de l’adverbe. Un tic de langage, deux mots liés et surtout un rappel à l’ordre : la gentillesse bascule immédiatement dans l’excès. Difficile de s’éloigner de cette image, de ces méfaits de la gentillesse. Les faux synonymes lui collent à la peau ; au loin nous entendons « naïf », « idiot », plus encore, « fragile » raisonné.
Après ces mois de « remise en question » – pardon de confinement, le livre du philosophe Emmanuel Jaffelinauteur tombe à pic. Il nous propose d’observer une certaine nouveauté en écrivant l’«Eloge de la gentillesse en entreprise ».
Zoom sur cette qualité. Prenons-en note, allons au travail !
Les nouveaux big boss de l’entreprise
Plus le compliment est animal, meilleur sera le manager ? Exceller dans un monde de requin, montrer les crocs, se battre pour les choses essentielles ; voici de quoi motiver à mordre.
Pourtant Emmanuel Jaffelinauteur met un point d’honneur à rappeler les podiums de la gentillesse. Madame s’inscrit dans une relation réciproque, saine et fait immédiatement écho à l’entraide. L’inflexibilité n’est plus à la mode, aujourd’hui, répondre aux attentes des salariés, c’est être dans la compréhension et l’empathie.
C’est moi qui commande !
Bonne nouvelle, plus besoin de se déguiser en chef. Les gens autour le savent. Alors pourquoi le transpirer toutes les minutes ? Pour le philosophe, être gentil est une forme d’intelligence émotionnelle qui suppose avant tout d’être à l’écoute, et non d’occuper une fonction particulière.
Oser être gentil, c’est oser renvoyer une image plus sincère, offrir la possibilité d’une relation réciproque ; se débarrasser de son égo, être dans le moment présent avec autrui permettent à chacun d’être plus efficaces et plus engagés.
Imaginez les bénéfices au travail !
La recette de la gentillesse au travail
Êtes-vous séduits par cette nouvelle méthode managériale ? Attention il y a un mode d’emploi.
- Il est certain que plus nous comprenons les salariés, mieux le dynamisme sera présent. Attention, nous devons être à l’écoute certes mais ne pas nous prendre pour un psychologue. En bref, tissez des liens avec nos salariés dans l’intérêt de l’entreprise et non dans un pur altruisme.
- Ceux qui pratiquent la gentillesse sont réalistes ; ils savent dire non.
- Il faut se former à la gentillesse pour autre chose que pour se donner bonne conscience. Cette volonté ne doit pas être liée à notre image. Emmanuel Jaffelinauteur évoque que les entreprises doivent accompagner les manager à se forme pour cela. Passer d’un modèle entrepreneurial paternaliste et vertical, à une organisation plus horizontale, tout un projet ! Qu’en pensez-vous ?